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La femme vue par l'équipe de BELLE+Rebelle

La femme vue par l'équipe de BELLE+Rebelle

Cette année on a demandé aux femmes qui composent l’équipe de Belle Et Rebelle ce qu'elles pensent de la journée internationale des droits des femmes, de leur vision de la féminité, de ce qu’elles aiment ou détestent dans le fait d’être une femme. Nos visions sont différentes, complémentaires, c’est ce qui fait la beauté de notre équipe.

Séverine

"Pour moi la journée internationale des droits des femmes c’est 365 jours par an. C’est quand je débats avec ma famille, mes ami.e.s, mon chum sur les injustices que des milliards de femmes vivent dans le monde. C’est quand je regarde les films réalisés par des femmes, lis des livres écrits par des femmes ou écoute de la musique de groupe 100% féminin. C’est quand j’aide mes sœurs et soutiens mes amies. C’est quand je suis féministe. Lorsque je discute de féminisme la pression monte, une tonne d’énergie s’empare de mon cerveau et je deviens passionnée et inarrêtable. Souvent je me sens en colère contre toutes ces injustices subies, parfois, une fois cette énergie utilisée, je me sens vidée et sans force, mais toujours je me sens fière d’être femme, de m’informer sur ces injustices et de tenir tête à nos détracteurs. Être femme et être fière, c’est ça pour moi un belle journée !"

Daniela

"La journée internationale du droit des femmes est pour moi une journée où je regarde vers l’avant, tout en réfléchissant aux actions des femmes qui avant moi, ont tracé le chemin sur lequel je marche aujourd'hui. C’est une journée où futur et passé se mélangent dans ma tête pour m’amener à réfléchir à la place qu’occupe fièrement le féminisme dans ma vie. Chaque année, je me rends compte qu’il est important, plus que jamais, de souligner les obstacles avec lesquels on vit, car la lutte pour le droit des femmes n’est pas réglée tant qu’elle ne le sera pas pour TOUTES les femmes."

Anne 

"Chaque année, j’essaie de redéfinir mon propre rôle de femme et chaque année je m’éloigne un peu plus de celui que je m’étais forgée. Le rôle de femme “forte” que je m’étais donnée, je le sens “old school”. J’ai le goût de réclamer notre vulnérabilité, on l’a trop souvent étouffé pensant qu’être une “wonderwoman” c’était ça le féminisme. C’est faux. Peu importe le rôle ou les étiquettes qu’on se donne, elles finissent par nous étouffer. Plus je vieillis, plus j’étouffe dans ce rôle. Cette année, j’ai envie non pas de parler de la femme mais de parler de liberté, la liberté d’être, tout simplement, quelque soit le genre auquel on s’identifie. Je parle de liberté : Je suis une femme blanche, hétéro, de classe moyenne vivant dans un pays riche….

On ne peut nier les faits:

  • Près d’une femme sur trois a subi des mauvais traitements au cours de sa vie. Actuellement, 130 millions de femmes dans le monde ont subi une mutilation génitale.
  • Chaque année, environ 4 millions de femmes et de fillettes sont vendues pour le mariage, la prostitution ou l’esclavage.
  • Jusqu‘à 70% des femmes assassinées le sont par leur conjoint masculin.
  • Le viol est un crime dont on ne perçoit que la pointe de l’iceberg.
  • Les inégalités salariales entre les sexes dans le monde sont toujours très fortes. Deux tiers des analphabètes dans le monde sont des femmes 80 % des personnes déplacées climatiques sont des filles et des femmes."

Léa

"Il y a de ça, quatre mois, je me suis levée avec un questionnement anxieux et presque douloureux: C’est quoi la chose que j’aime le plus dans le fait d’être une femme cisgenre? 

C’est quoi l’élément qui fait de moi une femme, et donc je suis le plus fière? J’avoue avoir été pris de court par mon propre cerveau. Donc je me suis mis à chercher, ce que j’avais rien de mieux à faire parce qu’on était en novembre et que l’état ambiant et la météo avait la sensation d’un tas de fumier.

Je pense que je suis drôle? J’aime les choses absurdes,  j’aime me moquer des intonations de David Goudreault: sérieusement portez attention à son ton de voix, vous pourrez lâcher un rire. Je suis une femme qui est proche de la culture punk, je mets des cravates je suis rousse et j’écoute Patti Smith, je m’endors avec le son de la pluie, et je crois être quelqu’un qui est passionnée des personnes qui l’entourent. 

Voilà, je suis quelqu’un qui aime. Mais quel est le rapport avec ma condition de femme??  Le fait d’aimer ne fait pas de moi une femme… ne me catégorise pas comme être féminin 

Ce n’est pas binaire. Déçue, j’ai fait comme toute bonne jeune adulte et j’ai demandé à ma mère. 

Ma mère qui était prof de bateau à voile en 1991 et qui cueillait des champignons magiques, qui a le corps sculpté par des muscles anciens, ma mère qui a toujours 6 actions à faire en même temps. Ma mère qui n’a aujourd’hui plus de temps à perdre. 

De toute sa patience, elle m’a répondu: Je le sais pas, de quoi je suis le plus fière dans le fait d’être une femme, mais m’a promis qu’elle allait revenir sur le sujet. Elle ne m’a pas encore reparler. Bredouille, je me suis tournée vers mes chères collègues. Certaines ont trouvé la réponse difficile à répondre, y ont penser fort mais n’ont rien trouver de profondément binaire. En tout cas rien qui ne puisse appartenir à un genre.

Jusqu’à ce que Marie-Ève, que vous connaissez sûrement, native de Sainte-Julie Beach, si vous entendez du Céline Dion jouer chez Belle et Rebelle, c’est de sa part. 

Elle m’a dit: m’habiller cute.  Aussi simple et naturelle que ça sans penser. Évidemment. 

Dans toute sa féminité,  Marie-Ève préfère sa capacité à vouloir se faire jolie pour elle-même. Mettre des robes en tulle, des collants et des barrettes. Une fée. Être fidèle à ce qu’elle est. Ce n’est pas peser le pour ou contre de l’injustice des genres ou son envolée passionnelle pour les discours d’hommes sexistes  que l’on voit passer depuis des décennies. Des hommes de pouvoir qui exploitent  des adolescentes. C’est de se mettre en talons. Et c’est tout à fait légitime, parce qu’elle est fidèle à ce qu’elle est."

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